Google, Facebook, Amazon et eBay lancent leur propre lobby
Source : Numerama
Après la Ligue de Défense d'Internet, voici venu le temps de
l'Association Internet. Également né en réaction des propositions de loi
avortées PIPA et SOPA, ce nouveau groupe d'intérêt rassemblera quelques
géants de la net-économie, à commencer par Google, Facebook, Amazon et
eBay.
Remisées au placard pour un temps indéterminé, les propositions de loi
américaines PIPA (Protect IP Act) et SOPA (Stop Online Piracy Act) ont
mis en lumière la nécessité, pour les acteurs de l'Internet, d'unir
leurs forces pour défendre plus efficacement leurs intérêts et ceux des
internautes. C'est ainsi qu'est née la Ligue de Défense d'Internet et c'est pour cette raison que l'Internet Association est en train de voir le jour.
Mais à la différence de la Ligue de Défense d'Internet, qui paraît
davantage se préoccuper de la protection des libertés individuelles sur
Internet, l'Association Internet semble plutôt vouloir se spécialiser
dans les sujets ayant un impact sur l’économie numérique. Autrement dit,
il s'agirait plutôt d'un groupe d'intérêt chargé d'organiser la défense
de la net-économie.
"L'Association Internet est la voix unifiée de l'économie
numérique, représentant les intérêts des principales sociétés
américaines de l'Internet et leur communauté d'utilisateurs à l'échelle
internationale. L'Association Internet a pour vocation de promouvoir des
solutions politiques pour renforcer et protéger un Internet libre,
ouvert et innovant", peut-on lire sur le site.
Une description prometteuse, mais qui peine à cacher les objectifs
économiques de l'Association Internet. Alors que la liste des membres
est encore inconnue, Reuters
a pu obtenir les noms des firmes qui participeront au projet. On
retrouve quatre géants du net, à savoir Google, Facebook, Amazon et
eBay, et dont les dépenses en lobbying sont très élevées.
Google a ainsi battu des records
en dépensant pas moins de 3,92 millions de dollars en lobbying pour le
seul deuxième trimestre. À titre de comparaison, Amazon a mobilisé 690
000 dollars au cours de la même période pour faire valoir ses intérêts
auprès des politiques tandis qu'eBay se situe un cran en dessous, avec
une dépense en lobbying de 400 600 dollars.
Des chiffres impressionnants, mais qui sont loin d'égaler les sommes
mobilisées par les principaux membres de l'industrie du divertissement
aux États-Unis. Selon un graphique repris par Politico,
les dépenses communes du secteur ont atteint 94 millions de dollars en
2011. À titre de comparaison, le secteur high-tech n'a dépensé "que"
15,1 millions de dollars l'an dernier.