La cyberguerre a commencé
Source:NouvelObs.com
Cela ressemble à un film de science-fiction
Tout à coup, les places financières, les banques, les transports sont paralysés
L'électricité, le téléphone, l'eau sont coupés
La panique gagne
Mais ce scénario pourrait bientôt être réel
C'est celui de la cyberguerre, la guerre via internet. Aucune puissance au monde n'est à l'abri d'une telle attaque qui ferait s'effondrer son économie
Pour éviter un tel scénario, Washington investit des milliards de dollars
Les Etats-Unis, comme la France, ont déclaré internet "structure vitale". Réseau zombie La cyberguerre n'est pas que le produit de l'imagination d'un savant fou, elle a commencé, en mai 2007, en Russie
Un groupe de jeunes, soutenant Vladimir Poutine, les "Nachi" ("les Nôtres"), attaque la petite république ex-soviétique d'Estonie. Ils lui reprochent d'avoir déboulonné une statue de l'Armée rouge
L'Estonie, qui, en quelques années, est devenu l'un des pays les plus connectés du monde, subit l'attaque de plein fouet. Les sites officiels, bancaires, etc., sont paralysés
Les hackers se connectent en masse pour saturer le réseau estonien
Pour ce faire, ils piratent des ordinateurs, partout dans le monde, dans plus d'une centaine de pays, se constituent un "réseau zombie"
C'est la technique du "botnet"
Difficile, ainsi, d'incriminer les autorités russes, qui ont, de plus, sous-traité l'attaque aux Nachi... Les événements d'Estonie surprennent le monde entier
L'Otan ouvre un centre de défense dans la République
Les cyber-attaques sont classées dans la même catégorie que le terrorisme ou le nucléaire
Mais la cyberguerre ne fait que commencer. La cible iranienne En juillet 2010, Symantec, un fabriquant de logiciels de sécurité informatique, découvre un étrange virus
Très sophistiqué, très difficile à détecter, Stuxnet utilise quatre failles pour passer à travers les mailles des antivirus. Les fabricants d'anti-virus finissent par s'apercevoir que 60% des 100.000 ordinateurs infectés sont en Iran
Ce sont les autorités iraniennes qui lèvent le mystère Stuxnet
Elles révèlent avoir été victimes d'une vaste attaque informatique qui a détruit des centrifugeuses de leur programme nucléaire. Personne ne revendique cette cyber-attaque qui aurait fait perdre deux ans au programme iranien de fabrication de la bombe auquel s'opposent les Occidentaux
Mais Israël et les Etats-Unis sont fortement soupçonnés. Cyberguerre froide Il plane sur le monde une atmosphère de cyberguerre froide
Trente pays, dont la France, auraient des unités de cyberguerre
La NSA, l'Agence américaine de Sécurité, va dépenser 30 milliards de dollars dans les cinq prochaines années. Ce qui inquiète le plus les Américains, c'est la vulnérabilité de leur réseau électrique, qui fonctionne à faible coût grâce à internet
D'autant plus que des "infiltrations", des repérages pour de futurs sabotages, ont été détectées. Le pays qui inquiète le plus Washington est la Chine
En avril 2009, Pékin est accusé d'avoir implanté des virus dans le réseau électrique américain
Les Chinois sont aussi soupçonnés d'avoir volé les plans du futur avion militaire F-35. Mais, avant tout, le régime chinois a peur qu'internet ne devienne une arme qui se retourne contre lui, en permettant à ses citoyens de s'organiser
La Chine compte plus d'internautes que les Etats-Unis
La cyberguerre a de beaux jours devant elle
Car s'il faut dépenser par millions, voire par milliards, pour se défendre, fabriquer un virus ne coûte pratiquement rien
La défense est toujours surpassée par une attaque lancée, souvent, on ne sait par qui. Le "brouillard de la guerre" n'a jamais été si épais. Jean-Baptiste Naudet - Le Nouvel Observateur Article paru dans l'hebdomadaire TéléObs du 1er juin 2011
La panique gagne
Aucune puissance au monde n'est à l'abri d'une attaque informatique qui paralyserait à la fois électricités, téléphone, eau, transports..
Aucune puissance au monde n'est à l'abri d'une attaque informatique qui paralyserait à la fois électricités, téléphone, eau, transports..
Cela ressemble à un film de science-fiction
Tout à coup, les places financières, les banques, les transports sont paralysés
L'électricité, le téléphone, l'eau sont coupés
La panique gagne
Mais ce scénario pourrait bientôt être réel
C'est celui de la cyberguerre, la guerre via internet. Aucune puissance au monde n'est à l'abri d'une telle attaque qui ferait s'effondrer son économie
Pour éviter un tel scénario, Washington investit des milliards de dollars
Les Etats-Unis, comme la France, ont déclaré internet "structure vitale". Réseau zombie La cyberguerre n'est pas que le produit de l'imagination d'un savant fou, elle a commencé, en mai 2007, en Russie
Un groupe de jeunes, soutenant Vladimir Poutine, les "Nachi" ("les Nôtres"), attaque la petite république ex-soviétique d'Estonie. Ils lui reprochent d'avoir déboulonné une statue de l'Armée rouge
L'Estonie, qui, en quelques années, est devenu l'un des pays les plus connectés du monde, subit l'attaque de plein fouet. Les sites officiels, bancaires, etc., sont paralysés
Les hackers se connectent en masse pour saturer le réseau estonien
Pour ce faire, ils piratent des ordinateurs, partout dans le monde, dans plus d'une centaine de pays, se constituent un "réseau zombie"
C'est la technique du "botnet"
Difficile, ainsi, d'incriminer les autorités russes, qui ont, de plus, sous-traité l'attaque aux Nachi... Les événements d'Estonie surprennent le monde entier
L'Otan ouvre un centre de défense dans la République
Les cyber-attaques sont classées dans la même catégorie que le terrorisme ou le nucléaire
Mais la cyberguerre ne fait que commencer. La cible iranienne En juillet 2010, Symantec, un fabriquant de logiciels de sécurité informatique, découvre un étrange virus
Très sophistiqué, très difficile à détecter, Stuxnet utilise quatre failles pour passer à travers les mailles des antivirus. Les fabricants d'anti-virus finissent par s'apercevoir que 60% des 100.000 ordinateurs infectés sont en Iran
Ce sont les autorités iraniennes qui lèvent le mystère Stuxnet
Elles révèlent avoir été victimes d'une vaste attaque informatique qui a détruit des centrifugeuses de leur programme nucléaire. Personne ne revendique cette cyber-attaque qui aurait fait perdre deux ans au programme iranien de fabrication de la bombe auquel s'opposent les Occidentaux
Mais Israël et les Etats-Unis sont fortement soupçonnés. Cyberguerre froide Il plane sur le monde une atmosphère de cyberguerre froide
Trente pays, dont la France, auraient des unités de cyberguerre
La NSA, l'Agence américaine de Sécurité, va dépenser 30 milliards de dollars dans les cinq prochaines années. Ce qui inquiète le plus les Américains, c'est la vulnérabilité de leur réseau électrique, qui fonctionne à faible coût grâce à internet
D'autant plus que des "infiltrations", des repérages pour de futurs sabotages, ont été détectées. Le pays qui inquiète le plus Washington est la Chine
En avril 2009, Pékin est accusé d'avoir implanté des virus dans le réseau électrique américain
Les Chinois sont aussi soupçonnés d'avoir volé les plans du futur avion militaire F-35. Mais, avant tout, le régime chinois a peur qu'internet ne devienne une arme qui se retourne contre lui, en permettant à ses citoyens de s'organiser
La Chine compte plus d'internautes que les Etats-Unis
La cyberguerre a de beaux jours devant elle
Car s'il faut dépenser par millions, voire par milliards, pour se défendre, fabriquer un virus ne coûte pratiquement rien
La défense est toujours surpassée par une attaque lancée, souvent, on ne sait par qui. Le "brouillard de la guerre" n'a jamais été si épais. Jean-Baptiste Naudet - Le Nouvel Observateur Article paru dans l'hebdomadaire TéléObs du 1er juin 2011