Cityzup

Source: TechCrunch

Il y a un an, un jeune français installé à Shanghai décide avec un ami de développer un site qui permet aux internautes de jouer aux reporters dans leurs villes en postant des photos prises autour d’eux. Un concept très simple, une idée loin d’être révolutionnaire surtout avec toutes les applications web et mobiles de partage de photos qui fleurissent en ce moment un peu partout.
Cityzup, n’a pas l’intention d’entrer en concurrence avec toutes ces plateformes mais plutôt de conquérir un public plus large pour relayer publiquement leur environnement quotidien à travers quelques photos postées sur le site et bientôt sur le mobile.

L’approche de Cityzup est même à l’inverse de ces applications. Alors que Path, Instagram, Picpliz ou encore la très médiatisée Color misent sur plusieurs petites communautés qui partagent régulièrement leur photos (à l’aide de graph social ou de position géographique), Cityzup se concentre sur une seule et grande communauté qui fait découvrir des photos de sa ville aux curieux à l’autre bout du monde.
La construction du site est assez étonnante. Simple, voire simpliste, il n’y a pas de comptes utilisateurs, même pas de Facebook ou Twitter connect, vous accédez directement à une unique page principale où vous pouvez consulter et/ou poster vos photos et…c’est tout! Ceci dit, le tout est bâtit de manière engageante pour l’utilisateur, avec un accès direct au contenu, pour l’inciter à mettre en ligne/consulter les photos, car la vraie force du site, qui compte déjà quelques milliers d’utilisateurs, est sans doute son contenu.

Une recette qui semble fonctionner, puisque le contenu est au rendez-vous, avec des photos intéressantes, provocantes, amusantes, choquantes ou intrigantes des viennent des quatre coins du monde et qui sont soigneusement modérées par l’équipe administratrice afin de se protéger contre d’éventuelles dérives.
Après avoir convaincu des investisseurs chinois à Shangai, et levé 4millions d’euros, Cityzup a fait son lancement en France il y a quelques jours avec une campagne atypique de street marketing menée par les fondateurs eux mêmes dans les rues de Paris.


Une communication à l’image du produit qui se veut d’utilité publique avant tout, pour être LE média citoyen à travers le monde. Cette vocation me fait penser à une autre startup française, CitizenSide qui s’était lancée il y a quelques années dans la photographie citoyenne mais avec un produit sensiblement différent et surtout un modèle de monétisation de service et de contenu bien clair.

Cityzup, quant à eux, n’ont pas de modèle économique et “ne cherchent pas à en avoir pour l’instant”, me confie sereinement un des co-fondateurs. Une réponse qui m’a d’abord beaucoup fait sourire mais qui prend plus de sens en plaçant cette startup dans son contexte : le site a été créé par des entrepreneurs ayant déjà fait des sorties financières confortables grâce à la revente de quelques sites et web services principalement en Chine. Leur objectif aujourd’hui semble plus être de changer et conquérir le monde qu’assurer la rentabilité immédiate d’un site qui a coûté quelques heures de codes et un pack de bière.

Bien entendu une telle application pourra trouver naturellement un moyen de monétiser son activité une fois qu’elle aura une audience assez importante. Toutefois, cette manière peu commune d’aborder le lancement d’une startup, particulièrement en France, ne manquera pas d’interpeller certains et même d’en choquer d’autres plus rigoureux, qui ne peuvent concevoir la création d’un web service sans s’intéresser un instant à son modèle économique. Quoi qu’il en soit, cet exemple a le mérite de soulever une bonne question : Dans le web social, est-ce finalement l’audience qui l’emporte sur le business modèle ?

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